Dimanche 5 Juillet 10 millions d'électeurs grecs ont tranché : 61,31% ont suivi l’appel de leur Premier ministre Alexis TSIPRAS et refusent les nouvelles réformes exigées par la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) lors de l’Eurogroupe du 25 Juin (notamment une hausse de la TVA et une réforme des retraites). La Grèce risque de se retrouver rapidement à court de liquidités, entraînant uns très probable sortie de la zone euro, un scénario catastrophe qui sera au cœur de plusieurs réunions de crise dans les prochains jours.
Il y a 9 jours Alexis TSIPRAS, opposé à toute forme d'austérité supplémentaire, a soudainement rompu les négociations avec ses partenaires européens et espère désormais revenir plus fort à la table des négociations. «Le peuple grec a prouvé qu'il n'est pas soumis au chantage, à la terreur et la menace », a écrit dimanche soir, Panos KAMMENOS, le dirigeant du petit parti des Grecs Indépendants (Anel) qui participe à la coalition gouvernementale de la gauche radicale Syriza.
Angela MERKEL et François HOLLANDE ont organisé un Eurogroupe qui doit se tenir mardi à Bruxelles et qui devrait permettre d'avoir un premier aperçu des conséquences de cette consultation.
Dans un communiqué diffusé dimanche après-midi, l’Elysée a déjà indiqué que «la Chancelière allemande Angela MERKEL et François HOLLANDE auront, lundi 6 Juillet au soir à l’Elysée, un entretien suivi d’un dîner de travail pour évaluer les conséquences du référendum en Grèce.»
«Nous ne laisserons pas tomber les gens en Grèce» : c'est ce qu'a déclaré le président du Parlement européen Martin SCHULZ dimanche dans une interview au journal allemand Welt am Sonntag, il n'exclue pas la possibilité d'accorder des prêts d'urgence à Athènes : «Peut-être que nous devrons accorder des crédits d'urgence à Athènes pour que les services publics continuent de fonctionner et que les gens dans le besoin reçoivent l'argent nécessaire pour survivre».
La BCE, la Commission européenne et le FMI, qui ont déjà versé plus de 230 milliards d’euros d’aide ou de prêts à la Grèce depuis 2010, risquent de suspendre toute autre forme de plan de sauvetage et risque de bloquer l’arrivée de nouvelles liquidités dans le pays.
Athènes, qui n’a déjà pas pu honorer sa dernière dette à l’égard du FMI (1,5 milliard d’euros le 30 Juin), ne pourra sans doute pas rembourser les 3,5 milliards d’euros qu’il doit à la BCE le 20 Juillet si les institutions européennes décidaient de ne plus aider la Grèce. Ce référendum pourrait donc entraîner un Grexit, une sortie de la Grèce de la zone euro, et donc à un retour à l’ancienne monnaie, la drachme, ce qui provoquerait une forte inflation des produits importés et donc une sévère baisse du pouvoir d’achat des Grecs déjà à la limite de l’asphyxie.
Outre ces difficultés économiques, un Grexit signerait un échec cinglant de la construction européenne aux yeux du monde et dégraderait les relations politiques entre la Grèce et ses partenaires européens.
Par Moncef MZABI
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