mercredi 1 juillet 2015

Crise grecque : Athènes n’a pas pu rembourser le FMI


La Grèce n’a pas pu honorer le remboursement de 1,5 milliard d’euros dû au Fonds monétaire international (FMI) qui a participé aux côtés des Européens aux deux plans de sauvetage du pays assortis d’une cure d’austérité drastique. Le pays s’enfonce donc encore un peu plus dans la crise, et devient ainsi le premier pays industrialisé à accumuler des arriérés de paiement vis-à-vis de l'institution.

La Grèce, qui est au bord de l’asphyxie financière, a été contrainte ce mardi 30 Juin de faire défaut sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) après avoir demandé, pour l’heure sans succès, une extension de l’aide financière européenne.
Athènes n’a désormais plus accès aux ressources financières du FMI qui, de son côté, essuie le plus grand défaut de son histoire.

Le porte-parole du FMI, Gerry RICE a indiqué dans un communiqué « Je confirme que le remboursement (…) dû au FMI par la Grèce aujourd’hui n’a pas été reçu », ce qui a pour conséquence directe de priver Athènes d’accès aux ressources financières du Fonds, et cela tant qu’elle n’aura pas apuré sa dette envers l’institution.
Christine LAGARDE, directrice générale du Fonds, a déclaré que cette fois-ci, la Grèce ne devrait pas bénéficier d'un autre délai de grâce, et tant qu’Athènes n’aura pas remboursé cet « arriéré », il n’aura pas accès aux 3,5 milliards d’euros de prêts restant à verser par le FMI à Athènes.
Parallèlement, le volet européen du plan d’aide à la Grèce a comme prévu pris fin, privant le pays de 16 milliards d’euros d’aide en tout genre (prêts, bénéfices sur les obligations détenues par la BCE, fonds pour les aides).



Le 20 Juillet prochain Athènes doit rembourser 3,5 milliards d’euros, en rachats d’obligations grecques à la Banque centrale européenne (BCE). Cela sera probablement impossible, ce qui forcera la BCE à fermer le robinet des «ELA», ces financements d’urgence des banques grecques. Or privé d’argent des institutions (FMI, UE, BCE) qui l’ont mis sous perfusion financière depuis 2010, la Grèce ne devra désormais plus sa survie financière qu’à l’aide d’urgence apportée à ses banques par la BCE. 

Le pays avait toutefois fait mardi une ultime demande au FMI pour obtenir in extremis un délai. Le conseil d’administration du Fonds en a été informé mardi et a commencé à l’étudier, mais rendra un avis ultérieurement. Le conseil d’administration se réunira «en temps utile», a précisé M. RICE, sans donner plus de détails. Le FMI peut en théorie reporter la date d’un remboursement dans la limite de trois à cinq ans à la demande d’un Etat membre, selon sa charte.

Athènes a fait parvenir mardi en début de soirée une liste de réformes qu’elle compte mettre en place en échange des prêts internationaux demandés, liste très proche de celle exigée depuis des mois par les créanciers du pays, et qui était en cours de finalisation. Une réunion a été planifiée mercredi par l’Eurogroupe afin d'examiner cette liste de réformes. Il s’agira du treizième Eurogroupe centré sur la Grèce depuis Février.

Il est à noter que cet incident de paiement constitue un sérieux revers pour la crédibilité du FMI, qui n’avait plus enregistré de défaut de paiement depuis 2001 avec le Zimbabwe et qui a accordé à la Grèce le plus grand prêt de son histoire. Le pays doit au total virer 5,4 milliards d’euros dans les caisses du Fonds cette année sur une dette totale de quelque 21 milliards d’euros. Le prochain paiement de 284 millions d’euros est dû pour le 1er Août.


Par Moncef MZABI

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